Qu'est-ce que la Photographie Argentique

Argentique

 


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Si vous êtes nés au début des années 2000 ou après, il se peut que vous n'ayez jamais entendu parlé de l'argentique. Il s'agit d'un autre façon de faire de la photographie. Comme la pratiquait nos parents et grands-parents. Pour les plus anciens, je pense que vous avez tous eu un jour un négatif entre les mains. L'argentique est le procédé photographique qui a permis à monsieur et madame tout le monde de faire de la photo au quotidien entre les années 50-60 et la fin des années 90. Je suis né en 1980 et j'ai eu la chance de voir mon père faire pas mal de photos pour son plaisir dont des photos souvenirs de la famille. Mais malgré le fait d'avoir baigné dedans en étant petit, je n'ai commencé à en faire moi-même que bien plus tard. Et même bien après l'arrivée du numérique 🙂.

Le nom de photographie argentique est beaucoup plus récent que la pratique en elle-même. En effet, ce nom est apparu après la sortie et la popularisation de la photographie numérique dans ces fameuses années 2000. Le but était essentiellement de bien faire la distinction entre ces deux techniques de capture d'images. Mais pourquoi je vous parle de ces vieilleries en 2019 me direz-vous ? Tout simplement parce qu'aujourd'hui après plusieurs films, quelques ateliers et un apprentissage continu de la photographie, j'ai remarqué plusieurs avantages à cette pratique, en parallèle du numérique. Je vais commencer par vous en dire plus sur le sujet avant de partager mon point de vue sur sa pratique.

C'est quoi l'Argentique

La photographie argentique est une technique photographique qui consiste à prendre des photos au moyen d'une pellicule, aussi appelée film. La pellicule est une bandelette transparente recouverte de particules d'argent, d'où son nom "argentique". Pour être utilisé, le film est installé dans un appareil photo adapté. Il existe différents types de pellicules et un grand nombre de modèles d'appareils. Une fois exposée à la lumière, les particules d'argent réagissent plus ou moins fort en fonction de la quantité de lumière réfléchie par le sujet photographié.


Première expérience réussie de fixation permanente d'une image de la nature Point de vue du Gras par Nicéphore Niépce

En s'associant à Louis Daguerre, Nicéphore Niépce cherche à réduire le temps d'exposition et augmenter la netteté et la précision de ses photographies. Louis Daguerre, en spécialiste des optiques et des chambres noires et avec l'évolution de la chimie, finit par réduire considérablement les temps de pose et obtenir des images stables. C'est en 1839 que naît un premier procédé photographique, connu sous le nom de daguerréotype. Malgré un énorme succès suite à sa présentation au grand public et de nombreux adeptes qui l'utiliseront, il n'aura malheureusement aucun débouché à long terme.

En parallèle au développement du daguerréotype, William Talbot expérimente un procédé moins populaire et de moindre qualité. Mais celui-ci a eu plus d'avenir puisqu'il sert toujours de base à la photographie moderne. En effet, il utilisait une feuille de papier enduite de chlorure d'argent qu'il installait dans sa chambre noire. Une fois exposée, il l'a cirait pour la rendre transparente et obtenir un négatif. Ce négatif était alors posé sur une autre feuille imprégnée et exposée à la lumière du jour pour obtenir une image positive.

C'est donc en 1840 que le premier procédé (connu) de reproduction photographique multiple a vu le jour. Plus tard, en 1884, grâce à George Eastman, la plaque de verre utilisée jusque là, est remplacée par des surfaces sensibles souples permettant le stockage de plusieurs images. Les appareils devenant plus petits, ils permettent d'être emportés (presque) partout. C'est le début du reportage et des photos de voyage. Eastman fabrique avec sa compagnie Eastman Kodak Company le premier appareil photographique permettant de réaliser des centaines d'images sur support souple : le Kodak.


Le Kodak - Premier appareil photo de la firme Eastman Kodak Company

Comment s'y prendre

Contrairement à ce qu'on peut lire ou entendre par-ci, par-là, la photographie argentique n'est pas si compliquée. Je pourrais même dire que c'est plus simple quand on a le matériel et en pratiquant un peu. Il y a moins de choses à gérer. La sensibilité de votre film, une seule fois pour les 24 ou 36 poses que vous allez faire. Observer et mesurer la lumière pour déterminer votre couple ouverture/vitesse et finalement votre cadrage. Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez lire mon article Réalisez vos premières photos argentiques.


Un appareil, un film et c'est parti ! © Florent Letertre Photographe

Donc pour commencer, vous aurez besoin d'un appareil photo argentique et d'un film. Bien choisir son appareil photo est la première étape car c'est l'appareil et son objectif qui feront la qualité de vos photos. J'entends par là que selon les modèles d'appareils et d'objectifs vous pouvez vous attendre à des résultats dont la qualité et le rendu pourront être très variables. En effet, la bonne photo reste le travail du photographe qu'elle soit argentique ou numérique 🙂. Ensuite vous devez choisir le type de film en fonction de l'appareil, de la sensibilité et le type d'images que vous souhaitez réaliser. Vous pouvez opter pour du noir et blanc ou de la couleur, et choisir une sensibilité "fixe" de 50 ISO, 400 ISO ou 3200 ISO par exemple. Mais au-delà de ça, chaque marque à ses modèles de films qui ont souvent des rendus bien distincts. Après il y a le développement, mais là aussi avec le bon matériel, la bonne marche à suivre et un peu de pratique tout le monde peut le faire. Je vous explique comment développer votre premier film argentique.

Pourquoi la photographie argentique n'est pas morte

Pour l'avoir découverte et commencé à la pratiquer bien après l'arrivée du numérique, j'ai remarqué que cette pratique a de nombreux avantages. Faire de la photographie argentique c'est autre chose. L'approche est tout à fait différente. Pas question de mitrailler à tout va ou de se dire "on verra bien ce que ça donne" ou "il y en aura bien une bonne",... Ici, on prend le temps, on observe et on réfléchi un tant soit peu à l'image qu'on souhaite réaliser. Elle apporte une autre vision quand on débute ou lorsque l'on veut développer son regard photographique.


La pomme © Florent Letertre Photographe